Johann Sebastian Bach (1685-1750) Suites pour orchestre et Concertos brandebourgeois
Les Talens Lyriques Christophe Rousset clavecin et direction
Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068 (ca 1731) Concerto brandebourgeois n°1 en fa majeur, BWV 1046 (1721) Concerto brandebourgeois n°2 en fa majeur, BWV 1047 (1721) Suite pour orchestre n°4 en ré majeur, BWV 1069 (ca 1729-1741)
Célèbre cantor, claveciniste, organiste autant que violoniste virtuose, Johann Sebastian Bach (1685-1750) fut également un merveilleux orchestrateur ; en témoigne ce programme qui réunit les pages les plus éclatantes des compositions pour orchestre de ce musicien universel.
Il est kapellmeister à la cour du prince Léopold d’Anhalt-Köthen, lorsqu’il dédicace, en 1721, ses « Six concerts avec plusieurs instruments » au prince Christian Ludwig de Brandenburg – qui deviendront les « concertos brandebourgeois » au xixe siècle seulement, sous la plume du biographe Philippe Spitta. Ce titre sobre masque en réalité un recueil de chefs-d’œuvre d’invention et d’originalité, dans lesquels le compositeur s’empare des codes du concerto, grosso et de soliste, pour explorer des alliances de timbres inouïes, rendant en cela hommage aux plus innovantes compositions de Vivaldi. Esprit de chasse dans le premier (BWV 1046) : deux cors, trois hautbois, basson et violon piccolo (instrument historiquement accordé plus haut, pour obtenir une brillance particulière due à la tension plus forte des cordes) dialoguent avec le ripieno (ensemble instrumental accompagnateur) ; alchimie collective virtuose dans le deuxième (BWV 1047), qui fait dialoguer trompette, flute à bec, hautbois et violon solistes, dans une écriture contrapuntique riche et foisonnante.
En 1723, Bach quitte Köthen pour Leipzig, et prend en charge la direction du collegium musicum de la ville en 1729 en plus de ses autres fonctions de cantor et de director musices. C’est pour cet ensemble qu’il compose les dernières versions de ses troisième et quatrième suites pour orchestre, BWV 1068 et 1069, dans lesquelles cordes, hautbois, trompettes et timbales – alternant majestueuses ouvertures « à la française », gavottes, bourrées, air (ô combien connu) et « réjouissance » – célèbrent le faste et la grandeur d’un concert « à la mode de Versailles ».
« J’ai construit ma carrière sur les inédits mais je tiens absolument à interpréter les chefs-d’oeuvre. Parmi les suites pour orchestre et concertos brandebourgeois, j’ai choisi les plus éclatants, ce sont des oeuvres ambitieuses mais je souhaite les jouer avec la plus grande simplicité. Je ne cherche pas l’originalité, mais plutôt à leur apporter du soin et du respect. Les musiciens des Talens Lyriques se réjouissent à l’idée de jouer ce répertoire qui leur donne la chance de pouvoir faire briller toutes les couleurs de cette musique et de dialoguer avec le public qui connaît bien ces oeuvres. »
– Christophe Rousset