Tragédie en musique en cinq actes avec prologue Livret de Philippe Quinault. Créée à l’Académie royale de musique de Paris le 15 février 1686
15 février 1686. La foule s’empresse pour aller découvrir la onzième et dernière tragédie lyrique de Lully et de son librettiste Quinault. Et elle ne s’y trompe pas : Armide, véritable chef d’œuvre, sera auréolée d’un succès durable. Le sujet, tiré de la Jérusalem délivrée du Tasse, est bien connu : il met en scène, comme les précédents Amadis et Roland, l’amour de la magicienne Armide pour le chevalier Roland. Et pourtant, la Tragédie lyrique classique atteint là un aboutissement total, tant au niveau littéraire que musical.
L’œuvre compte, entre autre pages d’une intensité rare, le célèbre monologue d’Armide « Enfin, il est en ma puissance », érigé en modèle du récitatif à la française. Il deviendra même, dans les années 1750, un enjeu de la Querelle des Bouffons, à propos duquel se disputeront Rameau et Rousseau. Christophe Rousset pose ainsi un point d’orgue sur son parcours à travers la Tragédie lulliste. Après Roland, Persée, Bellérophon, Phaéton – dont le récent enregistrement a été exceptionnellement couronné par la critique – et Amadis, la redécouverte tant attendue d’Armide par Les Talens Lyriques constitue le point culminant du travail artistique de ces dernières années.