Idomeneo, Rè di Creta K. 366 (1781) Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Opera seria en trois actes, sur un livret de Giambattista Varesco Commande de l’électeur palatin et de Bavière Carl Theodor, créée au Residenztheater, à Munich, le 29 janvier 1781
Opéra en version de concert
Ilia/une Crétoise : Judith van Wanroij Idomeneo : Giulio Pelligra Idamante : Maite Beaumont Elettra/une Crétoise : Lenneke Ruiten Arbace/un prisonnier Troyen/le Grand Prêtre de Neptune : Nicholas Scott L’Oracle de Neptune/un prisonnier Troyen : Matthieu Heim
Chœur du Festival de Würzburg Les Talens Lyriques Direction : Christophe Rousset
Spectacle enregistré par la radio BR Klassik pour rediffusion le 12 juin à partir de 20h05
Chef-d’œuvre incontesté de Mozart (1756-1791) dans le domaine de l’opera seria, Idomeneo est une commande de l’électeur palatin et de Bavière Carl Theodor, créée pour le carnaval de Munich, au Residenztheater, le 29 janvier 1781.
L’œuvre est composée en 1780 sur un livret en trois actes de Giambattista Varesco (1735-1805), inspiré de la tragédie lyrique française Idoménée, d’Antoine Danchet et André Campra, donnée en 1712.
Le librettiste s’empare du mythe grec et l’adapte aux exigences de fin heureuse du genre sérieux : le roi de Crète, qui devait offrir en sacrifice à Neptune son propre fils Idamante, obtient finalement la clémence divine et abdique, cédant son trône à son fils et son amante la princesse troyenne Ilia, au grand désarroi de sa rivale Électre, furieuse et délaissée.
Si le livret semble supporter quelques faiblesses, le compositeur, alors âgé de 25 ans, fait preuve d’une créativité musicale extraordinaire et repousse les limites d’un genre considéré comme artificiel ou conventionnel. S’inspirant surtout de musique française, et de celle de Gluck en particulier, Mozart compose « le plus symphonique de tous ses opéras et celui où les chœurs ont le rôle le plus important » selon Harry Halbreich. Écrivant pour le célèbre orchestre de Mannheim, transféré vers la capitale de Bavière en 1778, Mozart développe une riche orchestration, de longs solos instrumentaux, des ensembles vocaux particulièrement innovants (au sommet desquels se trouve le quatuor vocal « Andrò ramingo e solo » de l’acte III) et un langage musical complexe au service de la dramaturgie, faisant d’Idomeneo un véritable opéra psychologique, qui laisse déjà présager Die Zauberflöte, Ilia et Électre annonçant les futures Pamina et Reine de la nuit.